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Quai des Bulles 2017, escapade en terre malouine

Quai des Bulles à Saint-Malo est le deuxième plus gros festival BD de France, après le FIBD d’Angoulême. Mais il reste sans aucun doute notre premier festival de cœur. Petit retour sur notre escapade en terre malouine…

Affiche Quai des Bulles 2017Hommage à Michel Plessix

La disparition aussi brusque qu’inattendue de Michel Plessix, en août 2017, devait endeuiller cette 37ème édition de Quai des Bulles. Malouin d’origine, Michel Plessix était très attaché à ce festival et était un membre à part entière de la famille Quai des Bulles. Il était – et demeure – un auteur majeur de la BD franco-belge ; poète, rêveur, il discutait avec une douce générosité lorsqu’il rencontrait ses lecteurs ou de jeunes auteurs.

Michel Plessix s’était particulièrement imposé avec son adaptation en BD du Vent dans les Saules de Kenneth Graham, qui lui valut en 2000 le Prix du Public au FIBD. Cette adaptation pleine de malice et d’humour faisait revivre Rat, Taupe, Crapaud et les autres avec un dessin précis et minutieux, des couleurs douces comme le printemps et de sublimes paysages. En 2005, Michel Plessix imaginait une suite avec Le Vent dans les Sables, conduisant les personnages du Bois Sauvage à la découverte des médinas et des déserts d’Afrique du Nord. Il nous invitait même à nous y attarder, en 2016, avec Là où vont les fourmis, “un conte moral dédié aux enfants qui rêvent et aux grandes personnes qui ont su garder cette faculté”.

Ami lecteur, sauras-tu retrouver L’Origine du Monde qui se cache dans cette image extraite du Vent dans les Saules ?

Mais ce fut sans doute le dernier travail de Michel Plessix qui devait nous arracher des larmes amères. En octobre 2016, le festival Quai des Bulles lui décernait le Grand Prix de l’Affiche, lui confiant le soin de réaliser l’affiche de l’édition 2017. « C’était devenu inespéré pour lui. Il pensait que son tour était passé. Il était tellement fier d’avoir dessiné ce visuel, représentant sa ville natale », confiait Lucien Rollin, dessinateur et ami de Michel Plessix (source : Ouest France).

Et tandis que l’affiche du 37ème festival Quai des Bulles étendait la présence bienveillante de Michel Plessix sur Saint-Malo, une exposition organisée en sa mémoire nous invitait dans l’intimité de son atelier.

Quai des Bulles, son ambiance, ses remparts…

Si Quai des Bulles est notre festival de cœur, d’aucuns prétendent qu’il est également le chouchou des auteurs ! Là où le FIBD est un festival assez dur qui se mérite, l’ambiance Quai des Bulles est plus humaine et conviviale. Normal quand on sait que son comité d’organisation est à majorité composé d’auteurs BD, et que ces auteurs BD sont à majorité bretonne !

Quelques 600 professionnels de la BD étaient présents cette année à Quai des Bulles, soit plus d’un tiers du métier. Gros éditeurs, petites maisons d’édition et auteurs indépendants se mélangent au parc des expositions du Quai Saint-Malo : une mixité qui permet de belles découvertes au gré des visites et à l’opposé du regroupement par “castes” des Bulles d’Angoulême.

Philippe Cardona et Florence Torta, c’pas des Noobs !

Et pendant ce temps, du côté d’Urban Comics…
“Clark, je… j’ai quelque chose à t’avouer…”

Quelques mash-up entre illustrateurs…

Juste de l’autre côté de la route, le Palais du Grand Large accueillait conférences, expositions, animations et performances en directe. Petit bémol cependant : les expositions se retrouvent coincées dans de petites salles contraignantes et rapidement engorgées.

Laurent Verron réalisant une fresque en direct au Palais du Grand Large, à l’occasion de la sortie de l’album “Il s’appelait Ptirou”

Le festival s’agrandit d’année en année, et de nombreuses animations gagnent les commerces ou les rues du vieux Saint-Malo : chasses aux livres, jeux de pistes, expositions, fresques réalisées en direct, et même un escape game au pub Saint-Patrick…

Mais bon… vu qu’on a loupé l’escape game du pub Saint-Patrick, on a dû se consoler autrement… (Crédit pour la photo, mais pas pour les consos: M. Batiot)

(Crédit photo: M. Batiot)

Et le cadre… ce cadre ! Tandis que le trois-mâts Etoile du Roy se repose aux pieds de la salle des expositions, les murailles du vieux Saint-Malo se dressent à 200m à peine, la mer s’étend à l’arrière du Palais du Grand Large… Franchement, nous ne savons plus si nous allons à Quai des Bulles pour la BD ou pour Saint-Malo lui-même, les balades sur les remparts et le long de ses rues pavées, les soirées animées et les nuits intra-muros…

(Crédit photo: M. Batiot)

L’Etoile du Roy, un fameux trois mâts.

Le Fort National, vu depuis l’expo Astérix au Palais du Grand Large (Crédit photo: M. Batiot)

Bref, si le FIBD n’est pas ou plus pour vous, vérifiez vos passeports et faites une cure de kouign amann à Quai des Bulles !

(Crédits photos, sauf mentions contraires, affiche et case du Vent dans les Saules: Nélis)

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