Doom Scrolling vs Génération Prométhée : La fin du spectateur passif ?

L’ère du contenu qui défile sans action consciente et sans fin touche à ses limites. Une génération émerge, portée par l’IA Générative (LLM) et le dialogue actif. Le moment est venu de passer de l’hypnose sociale à l’interaction créative.

Nous connaissons tous ce réflexe : faire défiler l’écran, hypnotisés par un flux algorithmique sans fin. C’est le doom scrolling, l’incarnation parfaite du spectateur passif. Mais un basculement s’opère. Une nouvelle génération, que l’on nomme la Génération Prométhée, se réapproprie les outils numériques pour en faire des leviers de création, d’apprentissage et d’autonomie intellectuelle.

Ce duel entre consommation passive et interaction intentionnelle redéfinit notre rapport au savoir et à la technologie.

scrolling vs llm

Le doom scrolling : symptôme d’un cerveau sous hypnose

Le doom scrolling désigne une pratique de plus en plus répandue : faire défiler de manière compulsive des contenus numériques sans véritable but. Ce comportement, qui paraît anodin, s’appuie sur des mécaniques cognitives puissantes et souvent problématiques.

Comment le scroll prend le contrôle : 

  • Les algorithmes maximisent le temps d’écran en sélectionnant des contenus hautement émotionnels, qu’ils soient tragiques, polémiques ou simplement fascinants.

  • Un visionnage anodin peut ainsi déclencher une cascade de recommandations, passant de l’information à la distraction, sans temps de respiration ni intention consciente.

  • Résultat : le cerveau s’épuise dans une boucle de récompenses aléatoires, comparable à un mécanisme d’addiction douce.

Un spectateur captif : stimulation, mais pas activation

  • Le doom scrolling active principalement le circuit de la récompense, sans engager la pensée critique.

  • La stimulation est superficielle : chaque contenu chasse le précédent, créant un effet zapping déconnecté de l’apprentissage ou de l’analyse.

Ce mode de consommation transforme l’utilisateur en cible : réactif, mais jamais proactif. Face à cette passivité, un nouveau profil d’utilisateur prend forme.

Illustration stylisée d'une personne affalée sur un canapé, hypnotisée par son téléphone, juxtaposée à une autre personne assise à un bureau, interagissant avec une interface holographique futuriste.

La Génération Prométhée : l’intelligence augmentée par le dialogue

En référence au Titan qui donna le feu à l’humanité, la Génération Prométhée s’approprie les outils d’IA comme leviers d’émancipation intellectuelle. Ce n’est plus le contenu qui vient à elle : elle le commande, le façonne, l’interroge.

Formuler pour comprendre, dialoguer pour apprendre :

  • Utiliser un LLM, c’est poser une question précise, affiner son intention et interagir avec la réponse.

  • Chaque prompt devient un acte intellectuel : structurer une demande, analyser la réponse, rebondir.

  • Exemple : demander à une IA d’expliquer une notion scientifique avec des analogies concrètes ou d’adapter son niveau de langage à l’âge de l’utilisateur.

Cette approche replace l’utilisateur au centre du processus cognitif : il devient acteur, co-créateur de son savoir.

Un usage itératif, donc exigeant

  • Contrairement au scroll, le dialogue avec un LLM engage pleinement le cortex préfrontal : analyse, mémoire de travail, résolution de problèmes.

  • L’interaction n’est jamais figée : on itère, on ajuste, on enrichit.

  • Dans le code, les jeux, la musique, la rédaction, la Génération Prométhée explore l’IA comme un partenaire de création, et non comme une source préfabriquée. Elle crée de nouveaux usages là ou l’on pensait voir des arts finis, parfois tournant en boucle sur eux-mêmes.

doom-scrolling

Duel numérique : le passif contre l’actif

AspectDoom ScrollingGénération Prométhée
Rôle de l’utilisateurSpectateur captifCréateur actif
Charge cognitiveFaibleÉlevée
Objectif principalDivertissement, fuiteApprentissage, production
Valeur du contenuFragmentée, émotionnelleContextualisée, personnalisée
Impact émotionnelAnxiété, frustrationStimulation, sentiment de maîtrise
Compétences mobiliséesAttention disperséePensée critique, formulation

Ce tableau souligne un changement radical dans l’engagement mental et l’intention de chaque action numérique. 

Les effets sur le cerveau : de la récompense à la réflexion

Le piège du striatum :

  • Le doom scrolling déclenche une libération erratique de dopamine, comparable à celle générée par les jeux de hasard.

  • Ce système crée une attente constante de nouveauté, sans offrir de réelle satisfaction durable.

  • Se dire : ‘juste une dernière vidéo’… et finir par scroller jusqu’à ce que le pouce réclame des RTT.

  •  Temps moyen de scroll : l’utilisateur mondial passe 2 h 23 min par jour sur les réseaux sociaux, soit plus d’un tiers de son temps en ligne. (datareportal.com)

  •  Prévalence du doom scrolling : 31 % des adultes américains le pratiquent « souvent » ou « beaucoup », et la proportion grimpe à 53 % chez les Gen Z. (pro.morningconsult.com)

  • Impact anxieux : 74 % des internautes ayant une consommation problématique de nouvelles rapportent des troubles de santé mentale, 61 % évoquent aussi des symptômes physiques. (crisistextline.org)

Le cortex préfrontal à l’œuvre :

  • Interagir avec un LLM mobilise la planification, la logique, l’abstraction : les fonctions exécutives au cœur de l’intelligence humaine.

  • Pergantis P., Bamicha V., Skianis C., Drigas A., « AI Chatbots and Cognitive Control: Enhancing Executive Functions Through Chatbot Interactions », Brain Sciences, 15 (1), 2025. (mdpi.com)

  • Chaque interaction est un mini entraînement cognitif, proche de la résolution de problèmes ou de la rédaction argumentée.

Du passif au productif : des usages concrets

Apprentissage personnalisé

  • Les LLM deviennent des tuteurs intelligents, capables de s’adapter au niveau et au style d’apprentissage de chacun.

  • Ils favorisent une approche exploratoire, libre et stimulante de la connaissance.

Demander une analogie entre la mécanique quantique et Star Wars : apprendre devient narratif, et donc plus mémorable.

Créativité démultipliée

  • Les IA agissent comme catalyseurs de réflexion, capables de générer des idées, des structures ou des angles inédits.

  • Elles permettent de sortir des sentiers battus plus rapidement, tout en sollicitant l’analyse critique.

En marketing, en rédaction ou en design, les idées brutes fournies par l’IA Générative deviennent le point de départ d’une création humaine enrichie.

Femme addict aux flux de réseaux sociaux passe aux llm

L’appel à l’action : redevenez le scénariste de votre attention

Nous sommes face à un choix de posture. Laisser l’algorithme nous façonner ou reprendre la main grâce au langage et à la technologie. Le doom scrolling peut sembler inoffensif, mais il anesthésie notre capacité d’agir.

La Génération Prométhée propose une voie plus exigeante, mais infiniment plus enrichissante.

La prochaine fois que vous vous apprêtez à scroller sans réfléchir, ouvrez un chatbot. Demandez-lui d’écrire un poème, de vous expliquer un concept, ou de planifier une idée de projet. Ce sera peut-être le début d’une nouvelle manière d’être en ligne.

Comment casser, en pratique, le réflexe de défilement infini ?

  • Désactivez les notifications superflues.

  • Placez une app d’IA ou de notes créatives sur l’écran d’accueil, exactement à la place de l’icône réseaux sociale que vous ouvrez machinalement.

  • Lancez un minuteur : passé 10 min, fermez l’appli et basculez vers une activité active (lecture, écriture, code, sport).

  • Suivez vos statistiques d’usage – les données chiffrées motivent.

Les LLM : une logique synthétique sans affect, un miroir à double tranchant

L’intelligence artificielle générative n’est qu’un algorithme statistique : elle prédit des mots à partir d’un immense corpus, sans émotion ni intention propre. Elle reflète nos requêtes, amplifie nos biais éventuels et condense le savoir humain disponible. Comprendre cette nature purement logique permet d’anticiper les pièges éventuels pour la créativité et l’esprit critique.

Utiliser massivement l’IA Générative, risque-t-il d’atrophier créativité et esprit critique ?

Comme tout outil, l’IA peut devenir béquille… ou tremplin. La clé : rester dans une logique d’aller-retour. Interrogez, vérifiez, confrontez. Plus vos prompts sont précis, plus votre sens critique est sollicité.

Checklist pour éviter l’atrophie de la pensée

  • ☐ Ai-je produit une première idée sans IA ?

  • ☐ Ai-je questionné la cohérence, les biais ou les références de la réponse ?

  • ☐ Ai-je reformulé la consigne pour générer des variantes ?

  • ☐ Ai-je passé au moins 5 minutes à réécrire ou réorganiser moi-même le contenu ?

  • ☐ Ai-je consulté au moins une source extérieure non algorithmique ?

  • ☐ Ai-je au moins cligné des yeux depuis le début de cette ligne ? 🙂

Si vous cochez ces cases, l’IA devient un trampoline intellectuel ; si vous les ignorez, elle glisse lentement vers la béquille confortable qui affaiblit vos propres muscles cognitifs

Au final, je en sais pas dans quelle team vous vous rangez mais dans le doute… Tentez l’expérience : ce soir, remplacez quinze minutes de scroll par un prompt créatif. Votre cerveau vous remerciera. Et pour votre pouce ? Dites-lui que c’est son jour de repos, il l’a bien mérité.

© 2025 – article crée et illustré par Fletch, votre Spécialiste en curiosité numérique.

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